Dans les yeux d'Arthur : Le Handisub

Qui n’a jamais rêvé de pouvoir s’échapper, quitter notre élément primitif pour revenir aux sources. Tout le monde, nan ? Il y a différentes façons pour pouvoir le faire. Comme s’arracher du sol pour rejoindre notre très cher Thomas Pesquet. Mais il y a une façon plus accessible et moins onéreuse : visiter le monde du silence tant décrit et chérit par le commandant Cousteau. Ce monde était accessible à toute personne ayant un peu d’entraînement physique et technique. Depuis 1974, le milieu subaquatique est accessible à un nouveau profil de plongeur : ainsi naquit la plongée adaptée ! En France, cela a été rendu possible en partie grâce à Pascal Chauvière, qui a écrit les premiers textes régissant la plongée pour les personnes en situation de handicap. Ces textes ne se sont pas écrit sans mal, car à l’époque, le handicap était encore tabou. En 2011, la FFESSM crée, sous l’impulsion de Monsieur Chauvière, le sigle « Handisub » qui noue une étroite collaboration entre trois fédérations : la FFESSM, la fédération française handisport et la fédération française du sport adapté. Ensemble, ils réécrivent de nouveaux textes et formalisent les niveaux pour ouvrir encore plus la plongée aux pratiquants Handisub. Quant à L’acronyme P.E.S.H, il est né du fruit de cette collaboration signifiant Plongeur En Situation de Handicap. Ces textes et ce sigle sont encore utilisés de nos jours.

Sources : est républicain « Retour sur le parcours de Pascal Chauvière, directeur des deux piscines du Toulois »

 

Une image contenant sport, eau, piscine, Centre de loisirsDescription générée automatiquementDes formations sont régulièrement organisées par les comités départementaux et régionaux pour former des moniteurs aux techniques d’encadrement et de sauvetage d’un plongeur en situation de handicap. L’une d’entre elle est en cours au sein du CODEP 54. Cette formation est adressée au moniteur qui souhaiterait encadrer des personnes en situation de handicap modéré : l’EH1. Sept stagiaires se sont engagés dans ce cursus, six moniteurs bouteille et une monitrice apnée. Une partie théorique a été organisée en visioconférence où diverses informations et techniques ont été enseignées aux stagiaires. Puis ils ont tous été conviés pour une séance de pratique à la piscine de Pont à Mousson le dimanche 11 février 2024. Ils ont pu appréhender tout un panel de moyens de relevage et de sortie d’eau, ils se sont aussi mis en situation en simulant des handicaps afin de bien comprendre les difficultés rencontrées par ces plongeurs vertueux. Comment équiper un plongeur en situation de handicap avec des gestes simples ? Ou comment s’occuper de son binôme en surface en termes de transport pour s’affranchir des obstacles que peuvent représenter un escalier pour une personne en fauteuil roulant ? Tout cela passe par une reconnaissance des lieux pour pouvoir trouver le chemin le plus simple, sécuritaire pour le moniteur et le pratiquant Handisub. La formation aborde aussi en détail les contraintes sanitaires, la mise en confort et les techniques permettant l’accès aux bassins pour une personne à mobilité réduite avec son fauteuil. Le simple fait de devoir descendre ou monter un trottoir en fauteuil roulant requiert une certaine dextérité pour allier confort, sécurité et ces aspects ont pu être aussi abordés. Cette journée a été riche comme ont pu le témoigner certains stagiaires.

Quelques portraits de stagiaire présent à la formation :

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John Schaff est un moniteur fédéral premier degré (MF1). Il est plongeur depuis 1998, il évolue au sein du club Marine club de Nancy. Il s’est engagé principalement dans cette formation pour venir acquérir de nouvelles expériences et nouvelles techniques en complément de son niveau de monitorat. Il est venu à cette formation surtout pour aider des personnes qui rencontrent des difficultés à s’immerger ou en plongée. John n’exclut pas de continuer sa formation, mais il se laisse le temps de la réflexion et surtout d’un retour d’expérience. Cette journée lui a permis d’apprécier comment un pratiquant Handisub peut se sentir bien dans l’eau.

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Sylviane est quant à elle monitrice apnée mais aussi la seule femme et apnéiste de cette promotion. Dans la vie, elle est sophrologue et hypnothérapeute, elle forme aussi dans le milieu de la santé et en entreprise. Elle plonge dans le club « Cap-Vert plongée Breistroff » dans le département Moselle. Elle a effectué cette formation pour pouvoir faire participer les plongeurs en situation de handicap à l’apnée et leur faire découvrir cette discipline. Elle aimerait continuer le cursus de la plongée adaptée par la suite. Elle souhaiterait aussi développer le tir sur cible dans son club et pourquoi pas l’ouvrir au Handisub.

 

Dans cette formation, on retrouve des plongeurs de tout type et de tout horizon comme vous pouvez le constater. Cette formation est accessible à tout niveau à partir de l’initiateur club.

 

Et après cette formation ?

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Description générée automatiquementUne fois cette qualification acquise, les tous fraîchement diplômés pourront, après avoir acquis une certaine expérience, poursuivre leur cursus avec encore trois niveaux puisqu’après l’EH1, il y a l’EH2 qui permet d’encadrer des pratiquants avec des handicaps plus prononcés. Le MFEH1 permet quant à lui de former les encadrants et le MFEH2 de former les formateurs. Le parcours est très complet et en prime pour la bonne cause.  

 

Le portrait d’un de ces plongeurs Handisub.

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Description générée automatiquementVincent a quarante-quatre ans. Il habite dans la région nancéenne pour pouvoir plonger dans son club le Touring Plongée Nancy, disposant de moniteurs et du matériel adéquat pour pouvoir accueillir ce profil de plongeur. Vincent plonge depuis 2009, après avoir acquis l’expérience nécessaire, il a pu faire son premier voyage subaquatique en mer rouge en 2012. Vincent détient la certification maximum à laquelle il peut prétendre. Il détient le PESH 40 qui lui permet d’aller à quarante mètres, accompagné d’un encadrant formé. Mais pour diversifier ces plongées, il s’est lancé dans la création de petits films pour raconter et immortaliser ses plongées. Lors de notre rencontre, je lui ai posé une question : « Quel effet peut avoir la plongée sur votre handicap ? » Il m’a répondu sans trop hésiter : « Les activités aquatiques ou l’eau en général diminue mes contractures, mes retours veineux, elle augmente aussi la résistance musculaire et la qualité de ma peau. L’eau, l’air sont deux éléments différents et quand on est dans l’eau, on oublie ce qu’il se passe dans l’air. D’un point de vue mental, ça fait du bien de récupérer les mêmes sensations que lorsque j’étais valide ». Il aimerait que la formation de moniteur soit encore plus développée et que beaucoup plus de clubs disposent de systèmes de mise à l’eau adaptés pour pouvoir en profiter plus aisément.

 

La France est une nation qui rayonne à l’international dans les compétitions handisport.

Fin novembre se sont déroulés les championnats du monde handisport de nage avec palmes et d’apnée. Cette manifestation est passée un peu sous les radars, alors que la France s’en sort honorablement avec 6 médailles d’or ! Félicitions à nos athlètes.

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Je suis Arthur JOBERT, vous ne me connaissez peut-être pas encore mais je suis plongeur et membre du club de plongée des « pataploufs » à Neuves Maisons. J’ai intégré les rangs de la commission photo vidéo 54 après avoir passé mon premier niveau de plongeur photographe l’été dernier. J’ai couvert cette formation comme en décembre dernier, les 24 heures du Téléthon. J’ai réalisé de nombreux clichés et rédigé cet article qui j’espère, vous plaira. 

 

Arthur Jobert.

Le CODEP 54 souhaite remercier : Les moniteurs car sans eux rien ne serait possible, Myriam VIVER SANNA, Pascal CHAUVIERE, Fred SUREAUX, Jérémy GAUTHIER, Yves GAERTENER et bien sûr Martial BAROTTIN pour le prêt de la piscine ainsi que son dévouement lors des journées de pratique.

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